Poème

Fallait vouloir baiser

J’ai bossé de 7 à 17
sous le soleil et dans la poussière crasse
et je rentre chez moi cassé
seul
mais, il n’y a rien de glorieux
ou de lamentable à cela
des millions sont dans mon cas.
Des types bien, et d’autre pas vraiment,
des noirs, des blancs, des autres,
des qui font du sport, d’autres qui picolent
des qui font bien à bouffer, des qui tabassent leurs femmes
et j’imagine que dans le tas, il doit bien y en avoir
qui font tout cela à la fois
Y’en a qui écrivent des poèmes, jardinent,
écoutent du blues, se branlent, paient les factures,
pensent à faire passer la bagnole à la révision
font faire les devoirs aux gosses
n’ont plus de nouvelles des gosses
ont perdu leurs gosses
Certains mangent sur du bois, ou du verre
d’autres debout
d’autres par terre
et certains ne mangent pas.
et,
entre nous
qu’est ce qu’on en a à foutre ?
 
l’été est passé, les moustiques non
et les rats reviennent. Les femmes nous prennent la tête
le gouvernement notre âme
ou l’inverse ? Ou les deux.
 
Ma belle aux yeux cernés
et la peau rougissante
rêve
d’un pique nique dans une clairière
au bord d’une église
et moi
j’ai pas envie de le lui donner.
 
fallait vouloir baiser.

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