Chronique Souterraine, Une de la semaine

Comment flinguer une histoire d’amour ?

Alors là j’en ai un bon ! Un qui tape bien là où il faut, avec sa bonne dose de manque, de vide, de douleur, de téléphone silencieux et d’indifférence, feinte ou non. Le pire c’est qu’il y’a plus que moi qui suis dans l’histoire, elle est déjà en train de chevaucher une autre bite, ou d’en chercher une. C’est comme ça, y’a rien à blâmer. Bref à chaque fois les chagrins d’amour c’est la merde !

Au cas où t’en doute, ouais, c’est de ça dont on va parler : de mon petit cœur éclaté.

La première chose que je tiens à dire c’est que quelque part, je suis content d’avoir mal, ça veut dire que je l’ai aimé cette femme, malgré les bobards que je me racontais pour me faire croire le contraire. J’aimais sa présence, son rire, son cul et son caractère de merde aussi parfois.

Je ne peux même pas dire que je ne l’ai pas vu venir, j’y ai bien contribué. Comment ? En jouant à fond sur la seule loi valable de cette terre : la gravitation. Comme tout ici cherche à retourner vers son centre (cf Loi de Newton et de sa pomme), et comme on s’est caché derrière nos mensonges au lieu de dire nos tripes, nos manques nous ont claqué la gueule. Je manquais d’une vie de couple et de créer une famille, elle manquait d’exclusivité, elle m’a donné une histoire sans projection et je lui ai donné de coucher avec une autre.

Le pire c’est que tout le monde le fait, tout le monde ment. Et le but de l’histoire d’amour est de dévoiler le mensonge. T’imagines un peu, si à la place de se vendre comme ça : « Je suis un homme stable et fidèle, romantique. Je ferai de toi ma reine et je t’aimerai toujours » – bref que du foutage de gueule en puissance – on annonçait la couleur un peu plus de la sorte : « Tu sais j’ai la trouille de la solitude et de la souffrance. Je suis un complexe d’ambivalences et je suis incapable de savoir si dans dix ans j’aurais encore envie de tenir les promesses que je te fais aujourd’hui. La seule chose que je peux te dire c’est que j’aime ton énergie et j’adore te faire l’amour. Si tu veux on peut commencer une histoire avec ça. Je suis prêt à t’ouvrir mon cœur, pour que tu puisses y planter un couteau ou y déposer une caresse et je ne te demande rien d’autre que d’être toi, t’as aucune case à cocher, t’as pas à te tordre pour me faire plaisir, parce que je prends le risque de t’aimer comme ça, pour rien ». Ça aurait déjà un tantinet plus de bouille non ?

Mais faudrait faire un truc extrêmement couillu pour ça : ne pas avoir peur de se montrer vulnérable, pas une mince affaire !

J’avoue que, comme cette femme était au moins aussi blindée que moi, et que je suis un gros bourrin, j’ai pas trop réussi à la déchiffrer. Mais après tout, est-ce vraiment nécessaire ? Ce dont je me suis rendu compte en revanche, c’est que mon besoin de liberté devient ma prison. Je ne suis pas prisonnier d’un patron, j’en ai pas, pas prisonnier de l’argent, j’en ai pas, pas prisonnier d’un crédit sur la maison, j’en ai pas, pas prisonnier d’une histoire d’amour, j’eap ! Va falloir que je bosse sur le sujet…

En revanche elle me manque, et comme la loi est implacable, je vis ce manque bien comme il faut, avec le trou dans la poitrine et tout ! J’ai même pas envie d’en faire le deuil, c’est con les deuils ! je vais juste laisser la vie faire, jouer un peu de blues à la guitare et me remettre à écrire peut-être.

J’espère juste avoir la force de la jouer plus sincère la prochaine fois, laisser le masque sur le siège arrière, d’entrée de jeu, voir si comme ça elle veut devenir ma passagère sur un petit bout de route, et voir la qualité de la route.

Mais pour le moment, GUITARE !

Le frisson est parti et seul dans mon lit, je joue du blues pour toi.

 

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