Encore un livre à écrire
et après mes artères pourront lâcher…
« puzzle déglingué » HFT
J’enlaçais des putains tout
en étant avide de toi.
Un chien fou
sans os à son goût
Qui sait déjà avoir pris son meilleur repas
Toujours la même chose après
sur les draps
mélange de foutre, de sueur et de sang.
odeur de capote parfois
et puis les mots sont revenus,
après toutes ces années,
une danse en flots continus,
une rage de nécessité.
Ça n’a rien changé,
mais ça m’a bien rendu service,
ou sévices, qui sait ?
On se roule des galoches par-dessus le comptoir
et tu détestes la fumée de mes clopes.
et le fait que je boive
– trop –
ça, ça n’a pas changé.
Mais tu n’aimes pas aussi cet endroit
qui est mon repère
C’est peut-être pour ça que tu ne l’aimes pas…
On assiste à un spectacle de magie.
Le type à la dégaine :
haut de forme, moustache Monopoly
tatouage, marcel noir.
D’ailleurs, il s’appelle Marcel… Bouffard
« C’est pas du lard, c’est pas du cochon,
C’est du Bouffard ! »
Fallait le faire quand même
pour arracher un clou d’une planche avec son cul…
Tu veux partir mais je vois la Schtroumpfette
qui passe devant
alors je lui fais signe
et elle vient
et un de ses potes vient
un blond avec des yeux bleus qui s’appelle comme Artaud
Et puis notre pote homo,
tout content de s’être ramené un PACSE de métropole
il est marrant, il a l’air heureux
c’est mignon…
Pendant que tu t’exiles, te mets à l’écart
les yeux perdus dans un silence fuyant
moi
je vais me chercher une autre bière
et je sens qu’on me frôle le dos
je me retourne
« Oh Pardon… Ooooh ! Salut ! »
La plus belle de toute les femmes est là
dans ses tatouages et sa robe rose
son charme rauque et ses yeux en constellation
Elle tient la main à une tête de « je sais pas trop quoi »
Pffffffff !
La vie est une pute ! mais je dis quand même bonjour
puis je récupère ma pinte et retourne à la table
La soirée avance,
tu veux partir, je veux rester
je me marre et c’est rare que je me marre
quand je suis entouré.
Et l’alcool me monte un peu aussi je crois…
Alors tu te casses… et je reste.
Et comme je n’ai pas pris mon téléphone
tu restes la nuit à m’attendre
parce que tu es comme ça
et que jamais une femme ne m’a attendu la nuit
alors je m’en fous
je picole, m’amuse
et ne viens pas.
Et je me réveille dans un lit qui n’est pas le nôtre
habillé toujours
mais traînant une sacrée gueule de bois.
Et quand je rentre
tu n’es pas là,
et je vois tous ces messages que tu as laissé pour moi
et tout ce sommeil que tu n’as pas pris pour moi
et
je ne sais pas
si je dois me sentir étouffé et te virer de ma vie
te virer de ma vie pour te préserver de moi
ou me sentir connard
et mentir en disant que je ne le referai pas
parce que c’est un mensonge
parce que je suis devenu comme ça
j’aime les imprévus de la nuit
et me réveiller avec une casquette en plomb dans divers endroits
Et plus personne ne rayonne assez fort
pour réussir à me changer encore une fois
à ce point-là
Alors, je n’ai pas à te dire quoi faire
mais je ne suis pas responsable de ce que je ne suis pas.
En revanche, je suis coupable d’être ce que je suis :
un écrivain inconnu et totalement paumé
avide d’alcool, de sexe et de conneries en tout genre
qui cherche constamment à aiguiser son regard
pour trouver le meilleur angle
pour frapper aux nerfs du monde
un chercheur d’éclipse
un bouchon de liège flottant dans un océan de merde
En aucun cas un mec aimable
non… ça je ne crois pas.
Un texte difficile à commenter pourtant. Le désarroi et la sollicitude sont palpables. Le champ de possibles ouvert par la nuit aussi. Merci.
Merci de l'avoir lu…