Petits florilèges de l’humanité et de ses paradoxes :
 
1 – J’aime bien succomber à une action ou une décision dictée par la peur. Puis ensuite je joue à trouver tout un tas de bonnes raisons pour me rassurer en me disant qu’en fait, je pratique une décision/action rationnelle. Et bien entendu, cette décision/action est « la meilleure » pour moi.
 
2 – J’aime bien foutre la merde parce qu’à l’intérieur de moi une sensation à besoin de sortir puis après je me sens détendu une fois que l’autre est énervé. Je peux même pousser le vice jusqu’à lui dire « Mais calme toi, qu’est ce qui t’arrive ? »
 
3 – J’aimerais trouver le monde plus tolérant. Mais je ne me rends pas compte de ma propre intolérance face aux intolérants
 
4 – Lorsqu’une situation défavorable m’arrive, j’adore m’en sentir la « victime »., la subir. Ainsi non seulement ce n’est pas ma faute, mais en plus, puisque je l’affronte et la traverse, j’en deviens aussi le « héros ».
 
5 – J’achète de la viande en grande surface mais condamne l’élevage industriel. J’habite à la campagne et me plait de ne pas avoir accès aux divertissements de la ville. Lorsque je vivais en ville, je me plaignais de ne pas avoir accès à la tranquillité de la campagne.
 
6 – Je souhaite plus d’amour, de tendresse et de compassion mais suis incapable de m’en fournir.
 
7 – J’adore me laver les dents pour manger tout de suite après.
 
8 – Je reproche à mon fils de ne pas m’appeler mais je n’appelle pas souvent mon père.
 
9 – J’adore me comparer à l’autre, à ce qu’il pense, comment il agit. Ainsi, je peux me dire que j’ai raison et donc, que lui à tort, et ainsi, je me place au-dessus de lui, me sentant supérieur. Parfois, c’est l’inverse qui se passe. Je juge mes vices par rapport à ce que je juge être ses vertus. Je juge mes vertus par rapport à ce que je crois être ses vices. Je dois pourtant dire que j’ai une certaine aversion pour les juges.
 
10 – J’adore m’imaginer comme un homme libre, mais ne tolère pas que l’autre le soi, surtout si sa liberté le conduit à poser des actions jugées antagonistes à mon bonheur.
 
11 – Je suis un bon cuisinier, j’adore préparer des plats « déséquilibrés ».
 
12 – Je critique cette politique de l’homme « déconstruit », ne voyant pas que beaucoup d’épreuves m’ont détruit.
 
13 – J’adore arrêter de fumer, ça me valorise. J’adore aussi le fait de céder à la tentation pour me dévaloriser. On ne désire que ce qui nous manque. Quand je me suis libre et seul me manquent les chaînes d’une belle histoire d’amour. Quand je vis une belle histoire d’amour, je lui pète la gueule car la liberté de la solitude me manque. Quand j’ai un boulot me manque le temps, quand j’ai le temps me manque un boulot. Quand mon fils est absent il me manque, et quand il est là il me gonfle. Parfois les désirs font désordre. Dans tous les cas j’ai de BONNES raisons. Sinon, j’en trouve. Comme le dis l’adage, « ce qu’on cherche… »
 
14 – Comme l’inconnu me terrifie (comme le changement), je préfère maintenir des comportements physiques et psychologiques me maintenant dans une vie certaine connue mais inconfortable, j’y trouve ainsi un confort.
 
15 – J’ai joué au jeu de snober une femme que je quitte pour qu’elle me harcèle de ses messages. Je lui réponds de loin, par écrit, avec suffisance et mépris puis la bloque. Et quand l’inverse se produit, je saute à pied joints de révolte comme cette injustice.
 
16 – J’aime procrastiner pour ensuite m’en culpabiliser. Autre version : je me sens tellement débordé par tout ce que j’ai à faire que je ne fais rien.
 
17 – Il y trois jours, j’ai pris un homme en stop sous la pluie. Cet été, j’ai laissé ce même homme brûler au soleil.
 
18 – Comme j’ai acheté l’idée vendue par Hollywood et Disney fait de rencontrer La Bonne personne, la femme parfaite pour moi, dès que j’en croise une, je regarde tout ce qu’elle a d’imparfait.
 
19 – Je n’ai pas d’argent et le dépense principalement dans mes vices.
 
20 – Je suis déjà allé à la bibliothèque pour m’acheter des livres que je ne lirai jamais.
 
21 – Je fustige ceux qui ont un smartphone, les détestant de passer leur vie derrière un écran. Chez moi, mon ordinateur est constamment allumé.
 
22 – En toute bonne foi, je suis souvent de mauvaise foi.
 
23 – Je m’en veux de me fliquer ainsi, tel mon propre nazi, à vouloir me rendre « meilleur » Je m’en veux aussi de ne pas y arriver.
 
24 – La vie n’est qu’un jeu, ça seule règle est de la vivre. Je suis déjà en train de le faire, j’ai réussi. Alors pourquoi est-ce que je cours après d’autre réussites ?
 
25 – C’est parce que je veux « construire » que je cherche à « détruire ».
 
26 – Me laisser pousser la barbe m’irrite la peau. Donc je me rase, et je vois ces irritations. Et comme elles me déplaisent, pour les cacher, je me laisse pousser la barbe.
 
27 – Parfois, je me surprends à me dire « c’est plus fort que moi ». Mais qu’y a-t-il de plus fort que moi hormis moi ?
 
28 – Quand je m’en vais travailler durant la journée, je laisse la porte de ma chambre ouverte pour que la chienne monte sur mon lit. Quand je rentre, je me trouve agacé d’y voir tous ses poils.
 
29 – Je me suis dit de mon dernier amour « je ne le mérite pas » et, lorsqu’elle m’a quitté, je me suis dis que cette amour ne méritait pas ça.  
 
30 – Lorsque je me mets à haïr une chose, la première personne chez qui arrive cette haine, c’est moi. Autre cas, il m’est arrivé de reprocher à l’autre de me plus me séduire, se laisser aller. Mais étais-je encore en train de la séduire, ou me laissais-je aller ?
 
31 – Je me suis offert toute une formation expliquant que ce n’est pas le choix que l’on fait qui compte, mais l’énergie que l’on porte à cet instant. Prendre à gauche ou à droite importe peu. Pourtant je suis toujours-là à chercher prendre de « bonnes » résolutions.
 
32 – Je me cure le nez et en bouffe mes crottes. Je trouve cela répugnant et délicieux. c’est un bel exemple de dualité.
 
33 – Le bien, le mal, le noir le blanc, le haut le bas, tout dans ce monde est dual. Pourtant, certains livres nous enseigne qu’il n’existe que l’Unité. C’est un soulagement, car si je fais partie du UN, je n’ai pas à partir dans sa quête. Quel nœud au cerveau !
 
34 – Ce que l’on comprend de l’autre nous appartient, pourtant nous refusons de le voir. Quelqu’un il y a quelques jours, m’a dit que j’étais trop immature. Cette personne avait huit ans de moins d’expérience de vie que moi et quelques instants après, a débordé émotionnellement sur une question aussi anodine que « tu fais quoi ce soir ? ».  
 
35 – Critiquer quelqu’un en lui reprochant ses critiques à notre égard, n’est-ce pas regarder ses défauts en déniant les nôtres ? Donner une leçon à un donneur de leçon, en quoi cela nous transforme ?
 
36 – J’ai des tomates fraîches dans le frigo qui sont en train de s’abîmer. Pour cuisiner, je vais ouvrir une boîte de tomates.
 
37 – C’est parce que je suis radin que je peux me permettre d’être généreux. C’est parce que je sais que je suis capable d’être méchant que je peux m’autoriser la gentillesse. Aussi, lorsqu’une personne se définie comme étant strictement gentille ou généreuse, j’ai tendance à m’en méfier, car je sais que sa méchanceté et sa radinerie, n’étant pas reconnues par elle, sortiront de façon sournoise. 
 
38 – (Comme c’est mon âge, je vais m’arrêter là) La seule fois où j’ai tapé mon fils : Je vivais une rupture difficile dans ma vie. Il avait fait caca dans sa culotte, je l’ai engueulé et frappé, déchargeant sur lui tout le mal aise que j’avais en moi. Quand j’étais petit je faisais caca à la culotte, j’ai même arrêté plus vieux que lui. Et je me prenais des branlées, et je trouvais ça injuste. Pas cool hein ?
 
BONUS – J’attends le coup de fil d’un ami, rapport au boulot. Ben je préfère marronner et râler après lui qu’il ne m’appelle pas plutôt que de l’appeler pour saisir l’info.
(à la fin de cette phrase, j’ai saisi le combiné…. messagerie !)
Principe universel : ce que j’émet je le reçois. Dans ce cas, j’émet une attente, donc j’attends.
 
Mais toi, n’ fais pas genre, à pleins d’endroits dans ce que tu viens de lire, tu as rigolé, t’es révolté, t’es dit « moi non », m’a jugé, t’es comparé, et… au final, t’es reconnu.  Félicitation, tu es humain !