13h27
Une belle matinée, radieuse, remplie de cadeaux ! Ça a commencé par le ciel : noir, menaçant, mais avec cette lumière particulière qu’offre le ciel à certains endroits, lorsqu’il s’autorise à afficher son bleu, laissant le soleil illuminer l’abondante herbe verte des champs arrosés par les récentes pluies. Ce contraste dense et magnifique !
Ça a continué chez la coiffeuse. J’avais décidé de prendre soin de moi aujourd’hui.
« Comment allez-vous ?
– Très bien et vous ?
– Ah, ça fait plaisir d’entendre un client qui ne se plaint pas !
– Les autres viennent ici pour vider leur sac ?
– Disons que… l’ambiance est assez morose.
– Quand on voit ce qu’on voit, et qu’on entend ce qu’on entend, on a raison de penser ce qu’on pense. »
Une vieille blague de Coluche balancée tandis qu’elle m’enfile ce manteau particulier qu’elle attache dans le cou avant de vous laver les cheveux. Le nom de ce truc m’échappe… Je suis son premier client de la journée, le premier qu’elle prend soin de rendre plus beau à la sortie qu’à l’entrée. À ce soin elle ajoute l’offrande d’un café et un petit cadeau, une délicate attention surprise, un petit rien précieux sachant mon anniversaire à venir. Je n’avais rien demandé, j’ai tout eu, jusque dans les chansons d’amour et d’humour passant dans la pièce. « Only youuuuuuu ». Nous avons discuté de tout, de rien, des séries des années 90 et de Jim Carrey. Un moment… charmant.
Depuis le réveil, je me sentais lumineux, quelque chose de nouveau depuis la veille. Transparent, amoureux, transis de cet état particulier qui fait que l’on a besoin de rien, car on sait que l’on reçoit tout, principalement en se le donnant déjà à soi.
Ensuite la supérette, pour y prendre un peu de parmesan, du citron et quelques légumes. Des clients sont là, ça rigole. La première chose que j’entends, c’est : « Tout ce qui compte en ce monde c’est l’Amour ». Comment en croire ses oreilles ?! Un sourire me vient, je suis aussitôt inclus dans la conversation. Et puis… ça dérive sur des vannes de Coluche ! Ici aussi ! J’avais confié à la marchande de repriser mes gants de moto. Ancienne couturière pour le cinéma, elle m’a fait un travail remarquable.
» Combien je te dois ?
– Laisse tomber, c’est pour moi. »
La vie est belle ! En sortant, je vois mes initiales, et les siennes, celles de la femme que j’aime, posées sur la même plaque de voiture. La vie… Je rentre chez moi dans cet état, radieux, un sourire posé sur mon visage tranquille. La chienne prend le soleil, allongée sur le dos, je me coupe un peu de bois, il fait un peu frais. Il est presque midi.
Et… le téléphone sonne.
Je connais cette personne, je la connais bien.
Elle est chère à mon cœur, extrêmement.
Plus qu’une amitié, quelque chose comme un amour… fraternel, même plus que cela.
Mais ces derniers temps, ça s’était gâté, ça arrive parfois, comme un cycle récurrent dans ma vie. On avait mis en marche la construction d’un projet professionnel. Ça n’avait pas collé. Manque d’équité. Sans jugement, il était de mon goût qu’elle ne prenait pas assez de délicatesses pour réciproquer convenablement. Je crois que cette personne pensait qu’il y avait mieux que moi, ailleurs pour elle, dans son champ relationnel, pour ce truc-là. En tout cas c’était mon ressenti et… ok ! Partant de là, pourquoi chercher à courir, mendier presque l’attention d’une personne qui ne faisait pas de moi une priorité dans sa vie alors qu’elle en était une dans la mienne? C’est stupide autant que malsain, envers soi d’abord. Alors, j’ai pris de la distance. Ça m’a blessé de le faire, j’aimais cette personne. Et la revoilà, l’air de rien, débarquant comme une fleur.
« J’ai besoin de te parler. On peut se voir ? »
Un frisson parcourt toute mon échine dorsale. Comme un avertissement. Je fais très attention à cela maintenant, mes sensations. Celle-ci me dit que je vais recevoir une bombe et… qu’en plus cette bombe ne me regarde même pas.
« Si tu veux me dire quelque chose, ce sera dans les conditions qui sont celles-là, à distance, juste dans la voix, mais… fais attention à ce que tu vas poser. »
Alors cette personne parle… Et… je me rend compte… que je ne m’écoute pas encore assez. J’aurais dû raccrocher. Une bombe vient de tomber. Et effectivement, elle ne me concerne pas.
Je me sens… Comment dire cela ? C’est plus qu’une trahison, presque un sacrifice. Et j’ai compris ce qui s’était joué :
J’étais en train de dépecer mon âme pour mériter l’amour de quelqu’un. Et je lui ai donné un PASS VIP pour assister à la représentation de moi en train de dépecer mon âme ! Or, cette personne n’a jamais eu à suer pour s’acheter un ticket. Là, ça fait « tilt ! », il est temps que cela cesse.
« Faut que je me casse ! » C’est ce qui est en train de se gueuler dans mon esprit.
Quelqu’un m’a révélé quelque chose en sachant pertinemment la dévastation que ça allait me causer. Est-ce qu’on parle toujours d’amour ou d’amitié dans ces conditions ? Je n’en suis pas certain. Sachant… que ça ne me regarde même pas ! Ma gorge se serre, mon cœur éclate, j’ai comme un goût de cendre dans le nez, là où deux minutes avant s’insinuait l’essence sucrée des fleurs du printemps. Ce que je croyais guéri en moi ne l’était pas.
Mais qu’est-ce que je cherche bordel? Pourquoi je passe mon temps à chercher la vérité de l’autre, à trouver des raisons à des comportements qui n’ont aucun sens? Quelle est ma vérité à MOI, dans le centre de mon coeur ? La vérité, c’est que je ne me sens pas bien. C’est de ma faute, suspendu dans mes relations à l’attente de la reconnaissance de l’autre, j’en ai normalisé mon sacrifice. J’ai confondu la stimulation d’un partage équilibré et sincère avec sa simulation. Basta!
Je fais une chose que je ne fais jamais, je raccroche au pif, comme un réflexe, mais le mal est déjà fait.
Le discours intérieur reprends :
« Ne cherche pas à savoir. Ne cherche pas à contrôler. »
OK. J’écoute. À la place, je révise… Je cherche à revoir cette propension qu’on a tous : comme un truc qui dirait que parce qu’on a investi, pendant un certain temps, certaines choses de nos vies et de nous-même, on devrait comme s’attendre à une contrepartie ou à un retour sur investissement bien précis de la part des mêmes personnes avec qui on s’est proposé de s’investir un moment donné. Mais… c’est ça qui nous perd au final dans nos relations aux autres. Quand elles sont devenues tellement toxiques que l’on ne sait même plus quel est le goût et le parfum de l’air pur. On ne le sait plus, jusqu’à ce qu’on s’autorise un jour à le redécouvrir en préservant sa stabilité, en prenant soin de son cœur, en s’en allant, pour vivre enfin dans le partage davantage que dans l’espoir que ça puisse un jour être le cas.
À l’heure où j’écris ces mots, il m’est difficile d’exprimer mon état, j’espère vous l’avoir donné plus haut. Cependant, le drame extrême qui s’est acharné à se manifester dans mes sensations durant des années, j’en ressens sa tempérance. C’est nouveau, et je le définirais ainsi : pour la première fois de ma vie, j’ai privilégié mon intégrité à ma raison. Mon amour de moi à celui que je souhaite obtenir des autres.
Mais, ce marasme boueux me colle au coeur comme la boue d’argile colle aux godasses dans un champ trempé. J’ai beau y faire, porter mon attention ailleurs, me proposer un autre regard sur la scène, rien n’y fait. J’ai envie de partager cela avec mon aimée, mon miroir, mais elle n’est pas disponible, elle danse chez des amis. Alors, je me force à penser à elle, à ce joli tableau qu’elle a fait pour l’anniversaire de l’un d’eux. Elle était si jolie dans ses doutes, ses agacements, ses incertitudes d’artistes. Toute personne qui créé connait ça : ce compromis difficile entre ce que l’on a dans la tête et ce qui sort dans la matière. Complices, nous nous sommes proposés de partagés ce moment ensemble. Nous étions beaux, rieurs, limpides comme les eaux sincères et aimantes se doivent de l’être.
Mais la boue revient… « Putain, Allez Fabien, décroche! » Comme un appel à la vie, le téléphone sonne à nouveau. J’ai peur que ce soit encore l’autre. Mais non, ça va, c’est Mélanie et Eric, un couple d’amis chez qui je fais du théâtre. 180 ans à eux deux. 68 ans de mariage. 4 enfants, 10 petits enfants, des photos de leur armée familiale partout dans leur maison, des mots d’amours, des dessins d’enfants, et des livres, partout, et de l’amour entre eux plus encore. Quelque chose de joli, élégant de simplicité. L’évidence d’une vie simple lorsque les faux-semblants et les peurs prennent moins de place que la sincérité du coeur. Ils veulent que je passe, alors j’y vais.
J’enfourche la bécane et fonce. Dans mon esprit, la tempête ne cesse, elle bascule sur un autre lieu comme pour me faire croire qu’il s’agit de quelque chose de différent : Mon amour ne donne pas de nouvelles, je psychote des conneries et bascule en pilote automatique sans m’en apercevoir. Ou est-ce qu’elle est? Pourquoi elle ne lit pas mes messages? Avec qui est-elle? Et si avec elle aussi je me racontais des histoires? Et si j’allais dans le mur? Et si en fait, elle n’était pas là où je pensais, si en fait ce cadeau n’était pas pour un ami, si elle captait, se nourrissait de ma tendresse et mon amour le plus intime pour aller les distribuer et les sublimer ailleurs, si…
STOOOOOOOP!! Putain Fabien! Décroche! Arrête avec ces histoires. Fous lui la paix, fous toi la paix, arrête de te faire du mal, de griser, de briser ton propre coeur. N’alourdis pas un lien lumineux avec les ombres de tes projections foireuses et tes peurs irraisonnées. Elle a le droit de faire ce qu’elle veut, c’est comme ça que tu l’aimes, c’est comme ça qu’elle est belle : libre. Elle vient à toi par désir et envie, non par obligation. C’est déjà le cas. Elle aime un texte où tu vous écris ensemble. Tout va bien. TOUT VA BIEN. Elle te veut du bien. Le vomi est fini. Y’a pas de fourberies, ni de cachoteries. Y’a pas de piège, ni ambiguïté, ni triangulation. Y’a PAS de piège! Cesse de normaliser tes malédictions. Brûle tout ça, ton intuition t’y invite.
Si tu veux que ce cycle branché sur tes peurs se répète, la meilleure façon de le faire, c’est de répéter tes comportements précédents. Observe, corrige, inverse, change à l’intérieur, l’extérieur suivra. Sois limpide avec toi, laisse la place pour autre chose…. laisse la place… laisse la beauté s’installer en toute sécurité. Quelle est la version de toi, naturelle, qui sortirait avec aisance de cette essence là? Qu’as-tu envie de concrétiser à deux? À partir de là, dissous, transmute et fonce!
Les conditionnements par la peur et le manque… Mais… pourquoi manquer de quelque chose que l’on a pas? C’est stupide. Cesse de voir ces pensées de merde comme un blocage, regarde-les comme une invitation à la libération, à l’expression, à l’amour et à l’acceptation de tout ce qui est au lieu du contrôle. Quant à elle, Elle est là, en toi, c’est tout ce qui compte. Ne la fais pas flipper avec un amour insécure trop lourd à porter pour elle. Ce poids ne la regarde pas, ne la concerne pas. Le problème n’est pas ce que tu fais, mais dans quelle énergie tu es lorsque tu te le proposes. Rassemble-toi Fabien, cesse de te fragmenter. Comment te sens-tu là, maintenant? Ok. Allège, allège… et amplifie une autre énergie.
Ça sent le café quand je rentre, et le ménage récemment fait. « Oh, tu t’es coupé les cheveux, ça te va bien! » Mélanie m’embrasse la première, puis me prend dans ses bras. Je la serre un peu plus fort que d’habitude. « Ça va? » J’ai envie de dire que non. Mais je dis que maintenant oui. Je suis en sécurité, je suis aimé, ici, comme je suis. Eric arrive et me pousse dans son bureau. « Viens, j’ai besoin de toi. » Encore un problème avec son ordinateur que je me dis. Je n’en suis pas loin. Mais je ne me doute pas. Lundi c’est le 21 avril. Lundi c’est Pâques. Lundi mon livre sort officiellement. Lundi, j’ai 40 ans. Peut-être qu’à un moment donné, il va quand même falloir que je me dise que je suis béni, que la roue tourne, que je pose les actes justes, avec les intentions appropriée à mon expansion. Suivre ma nature, parce que la nature que fait que cela : s’expandre.
C’est l’heure de la résurrection, le retour de la lumière après la traversée de l’ombre. C’est la sortie du tombeau, le moment où quelque chose d’ancien meurt pour laisser place à quelque chose de profondément vivant. 40 Ans bordel! 40 jours dans le désert avant la révélation. 40 jours de déluge avant l’arc en ciel. 40 semaines pour créer un être humain dans un ventre. 40 ans, une période d’initiation qui se clôt, et une autre, immense, qui commence. Né un mois 4, et ma belle : le jour 4, 4 mois après moi, le même jour de la semaine, celui de la Lune, cette année. Pour un signe lunaire comme moi, ça me va, Elle est solaire.
« J’ai besoin que tu ailles sur Amazon pour nous acheter tes livres, moi, je ne sais pas faire.
– Ouahou ! Merci. Tu veux lequel, le roman?
– Tous.
– Tous?
– Oui, et en quatre exemplaires chacun. C’est pour offrir aux enfants. »
Là… l’émotion monte. Un sourire grand comme ça, et les larmes derrière. Le soulagement de la vie qui trouve un équilibre lorsqu’on cesse de lui en imposer un. Ça lâche et ça déborde de partout, la boue se nettoie, la lumière perce.
« Faut pas te mettre dans cet état. » qu’il me fait le vieux avant de ce tourner vers sa « tendre épouse » comme il dit. « Il est sensible ce garçon ». Je ries de plus belle à l’intonation ironique de la boutade. Un rire un peu tendu, trop grand, mais un rire tout de même. La première pensée qui vient, c’est qu’ils m’en donnent trop. Mon écriture est un peu vulgaire parfois, j’ai peur qu’ils soient déçus. C’est dingue ce qu’on peut se dire, en défense, pour s’empêcher de mériter le bonheur. Je le vois, je rectifie : Je suis un bon écrivain et… à leur âge, ils ont tout lu ou presque.
Je m’installe à l’ordinateur, Mélanie m’amène une jolie tasse de café, elle ressemble presque à celle que j’imaginais lors d’une précédente histoire. Une histoire de vie de rêve, d’amour sain et d’abondance, comme une autorisation que je me donne, de me dire que tout se passe bien, que la peur qui m’a protégé depuis des années est obsolète désormais. Je suis aimé, désiré, priorisé, de partout, tout le temps.
Douze bouquins vendus en quelques clics. Une première. La première d’une longue série. C’est ce que je veux, c’est ce que j’ai envie de me donner, c’est là que je dois orienter ma foi.
Nous basculons à la table du salon. J’expose à Mélanie une idée qui me vient suite à plusieurs de nos échanges : écrire sa biographie.
« Ma richesse, qu’elle me dit, c’est d’avoir rencontré des gens extraordinaires.
– Alors, on pourrait faire ça sous forme de portraits. Mais… faudra en dédié un à ton cher mari.
– Quoi ? » qu’il fait, il est un peu sourd, elle aussi. Ils sont en train de se tenir la main. Je m’y vois bien, comme ça, comme eux, plus tard, avec mon aimée. Deux vieux rieurs connectés à leur âme d’enfant, qui se regardent dans les yeux, éclatent de rire, puis recommencent à se regarder. Toucher l’acceptation de l’intimité la plus limpide et légère, la douceur de deux âmes qui se sont vues et reconnues, incarnées dans deux êtres qui se veulent. L’amour simple, le mouvement léger de l’idéal plutôt que l’immobilisme plombant de l’idéalisation. Ne plus confondre le conflit et la confrontation, accepter l’expérience duelle pour ne pas éteindre l’étincelle par peur de quelques chamailleries de broutilles, s’autoriser à ne pas se comprendre, à ne pas être d’accord, du moment qu’on est d’accord pour être ensemble. Et fleurir dans la passion de ce que l’on comprend de l’autre et… surtout de ce que l’on n’en comprend pas. Est-ce que l’amour et la sensualité, voire la sexualité dépendent aussi de cette capacité à la confrontation que l’on peut être capable de s’offrir? Faire de l’autre son ami, pas son double ni sa moitié. L’amour inconditionnel ne peut pas exister dans un endroit où l’on cherche à gommer les différences, les imperfections. Sans engueulade et désaccords, comment faire émerger des prises de conscience ? Le souci là dedans, c’est sans doute la panique qui survient parce qu’on a peur de ne pas être aimé à cause d’une incompréhension. Avoir le courage de le voir. Ne plus laisser ce tourbillon nous aspirer vers le bas, le laisser plutôt nous pousser vers le haut. Les choses ne se jouent pas par le passé. La paix… la vraie. Croire en la vision : Et si c’était dans cette vie, comment ça se produirait?
Bien. À partir de là, c’est MA vie. Je ne l’avais pas compris en fait.
« T’es parti loin Fabien, reviens. »
La discussion s’enroule sur leurs souvenirs. Leur rencontre lors d’une pièce de théâtre, la Belle et la Bête. Mélanie ne jouait pas la Belle, Éric ne jouait pas la Bête. Puis, leurs premières sorties, au bal, sous les yeux inquisiteurs de la mère de Mélanie. Il fallait demander l’autorisation à la mère de danser avec la fille à l’époque. « Cela à bien changé. » Et puis, la première voiture d’Eric, lorsqu’à 21 ans il a hérité de l’argent de son père, mort à la guerre lorsqu’il avait 4 ans. 21 000 francs belges. Une somme coquette à l’époque.
« C’était quoi comme voiture ?
– Une allemande, une Volkswagen. La Coccinelle. Tu te rappelles, ce modèle des années 50, avec la vitre arrière divisée en deux.
– Non, Eric, je ne me rappelle pas. J’étais pas né dans les années 50.
– Ah oui ! Tu sautais encore d’une couille à l’autre.
– Mon père sautait encore d’une couille à l’autre. »
Nous rions. Ça fait du bien de rire. C’est un bien précieux, disponible à volonté dont je me suis longtemps empêché. Pas assez « sérieux ». La discussion ainsi s’écoule… Puis, je dois y aller. Je vais mieux. Il reste quelques traces de la bombe encore un peu dans mon corps, mais je sens que le plus gros de la déflagration est évacué. Je les embrasse. Eric d’abord, puis Mélanie. La petite vieille m’enlace, et prend mon visage dans ses petites mains. Elle m’affiche un grand sourire joyeux et me regarde avec tendresse. « Tu vois, je te l’ai dit, la plus grande richesse de ma vie, c’est d’avoir rencontré des gens extraordinaires. »