Conduire avec des lunettes de soleil polarisées, une fois la visière du casque baissée, c’est pas mal, on a l’impression d’être dans un monde psychédélique. L’herbe prend des reflets rouge, le ciel sans nuage est un arc en ciel permanent et le bleu pétrole du bitume s’approche davantage du rose. « C’est le kiffe, se dit Fabienne, je vais continuer à faire ça ». Ce qu’elle aimait par-dessus tout : trouver une ligne droite, envoyer les gaz à fond puis tout lâcher, écarter les bras en croix, lever la tête et fermer les yeux. Une pure sensation de voler. Il ne pouvait rien lui arriver, elle était protégée, elle, qui s’était tout enlevé. La vie est tellement plus légère quand on n’en a plus rien à foutre !
Le ciel, depuis des mois, reflétait son état d’être : impeccable. Cela ne lui était pas arrivé, cette constance de bien être, depuis…. Pouf ! Toute une vie ! Mais surtout, depuis LUI. Depuis deux an et demi, et leur séparation, Fabienne était entrée dans une nuit noire dont elle ne voyait plus la fin. Son monde entier s’était écroulé. Ses certitudes, ses rêves, et même la perceptibilité de ses sens, rien de tout cela ne semblait plus vrai, par rapport à ce qu’elle voyait du monde. Une vie vide de sens, un décapage permanent. Elle avait l’impression de devenir folle ! Peut-être l’était-elle après tout ? Et puis… à un moment… alors qu’elle était un peu ivre, chez elle, un sentiment de révolte la prit, une colère saine, l’insurrection d’un état qui ne désire plus être aux commandes. Il était 1h11 du matin. Fabienne sorti sur sa terrasse, une cigarette aux lèvres et regarda la Lune, pleine, énorme, brillante. Elle lui parla comme si elle s’adressait au monde, ce fameux monde réel : « Tu sais quoi ? À partir de MAINTENANT, ce lien de merde, je ne veux plus le ressentir, je coupe TOUT, je me récupère. Et je vais te dire autre chose : dorénavant chère « réalité », t’es MA PUTE, plus aucune pensée allant contre mes désirs n’aura d’importance ni de place dans ma vie. J’en ai plus rien à foutre, tu te plieras à mes exigences bitch ! Point barre ! Seules mes pensées positives se manifestent, JE SUIS la reine de mon monde, J’ai déjà tout ce que je veux ! »
Elle en avait fait comme un mantra depuis cette nuit-là. Fermant ses sens à la réalité, cultivant exclusivement ce qu’elle voulait vivre. Remodelant son cerveau du matin au soir, constamment, transformant ses rumination cauchemardesque en rumination de rêve. Et elle n’en bougeait plus.
Fabienne en avait eu marre d’être sa propre ennemie, de se dire qu’elle avait un problème, qu’elle pensait trop, que son ego, ses obsessions, son subconscient, ses croyances étaient ses ennemis. Elle se sentait coupée en mille morceaux, d’être un infini problème à résoudre. À force de se trouver des blocages pour « aller mieux », évidemment, elle ne cessait d’en trouver. Mais, elle avait fini par piger quelque chose : puisque la vie ne reflète que les croyances qu’on lui valide, elle avait décidé de changer les règles et de rester ferme à ce sujet. Au diable donc les liens karmiques, le transgénérationnel, les reprogrammations par l’hypnose, le design humain, la psychologie, la philosophie, les soins énergétiques et autres foutaises de « théraputes »…
Depuis cet instant, elle se baladait dans sa vie telle une déesse contemplant ses pensées mortes. Lorsqu’une circonstance désagréable arrivait, elle ne cherchait plus à savoir pourquoi ça se manifestait ainsi, qu’elle en était la cause, non, elle rectifiait. « Affirme comme une folle ! Je l’ai, point ! Period ! » Elle avait commencé par ses douleurs physiques. Depuis des années, elle se tapait des douleurs chroniques à la bile, aux reins, aux cervicales et aux dorsales. Durant trois jours, du matin au soir, elle s’était affirmée, comme pour se confirmer « J’ai une santé impeccable. Mon corps est léger, souple, détendu, parfait ». À partir de là, elle ne ressentait plus aucune douleur et n’en ressentirait plus jamais. Alors, elle avait continué avec le reste, l’argent, le succès, les amis, les relations familiales, sa conception d’elle-même, tout ! Au début ce fût difficile, difficile de se dire que l’on est entourée d’amis merveilleux lorsque l’on est seule. Mais elle avait persisté. Elle n’avait qu’à voir ces pensées, et rectifier, aussi simple que cela. « Non, c’est facile pour moi de tout modifier, car j’ai déjà tout ce que je veux, peu importe ce que je pense, peu importe mes émotions, peu importe mes doutes ou mes peurs, J’AI DÉJÀ TOUT CE QUE JE VEUX ! »
Et l’argent, le succès, sa conception d’elle-même et ses relations, tout c’était amélioré et même au-delà de ses attentes et de ses espérances. C’est comme si elle avait trouvé le Cheat Code de la vie, alors, maintenant, pour la première fois dans son existence, lui revenait le goût d’y jouer. Sa quête spirituelle était terminée. Elle, qui avait cherché l’Unité partout, l’avait trouvé sans effort, sans grande révélation, sans plus rien chercher. Juste avec une constatation simple : « Puisque tout est UN, alors, JE SUIS tout, donc JE SUIS mes pensées, donc mes pensées sont le monde, donc le monde n’est que le reflet de mes pensées. » Et elle s’était créé un monde impeccable. Quant à LUI, même si elle y pensait encore tous les jours, ce n’était plus la même chose.
Lui… Émilien.
Émilien était son ex. Enfin, non. Émilien… c’était Émilien. Le seul mec au monde à lui rendre la chatte trempée de simplement marcher à ses côtés. Il lui avait demandé de l’épouser. Elle avait dit « Oui ». Il avait renié son engagement peu de temps après. Elle ne lui en voulait plus, elle avait compris que c’était la manifestation de ses croyances, lui n’y était pour rien. Émilien avait été un révélateur, de tout ce qu’il y avait de magnifique et de pire en elle. Elle y avait cru longtemps, à eux deux, car cela lui semblait absurde qu’ils ne soient pas ensemble, puis elle avait fini par lâcher. Presque du jour au lendemain, à cause de ses croyances, il était passé d’un homme extrêmement canard, drôle, doux, attentionné, ouvert et un amant… Wouhaou ! à une sorte de monstre froid et distant, exigeant en tout, ne donnant que des miettes d’attention, coincé du cul, critiquant chaque pensée et acte pour, ensuite, devenir horrible, voire sadique dans ses comportements et ses mots, à lui parler comme un gros charrot, à la torturer mentalement, la considérant comme la dernière de ses préoccupations, de ses intérêts. Mais… encore une fois, sitôt les reproches terminés, Fabienne s’était rendue à l’évidence : tout cela était de SA responsabilité. Cependant, elle SAVAIT, qu’elle serait TOUJOURS la femme et la relation la plus INCROYABLE qu’il ait jamais vécu et ne vivra jamais.
« Réveille-toi vite, j’ai une date de péremption Chérie.
– Ne m’appelle plus comme ça, toi et moi c’est fini. »
Elle avait cru en crever, plus d’une fois. Mais, au bout d’un moment, plus il lui faisait mal au même endroit, à chaque fois, moins la douleur était forte. Mais il lui manquait, parfois, Fabienne ne pouvait le nier. Elle en avait écrit des pages et des pages et des pages sur toute la beauté qu’elle voyait dans ce mec. Et puis au bout d’un moment, ça avait tiqué : « Mais… toute la beauté que je vois chez lui… c’est celle que je ne veux pas voir chez moi… OK, donc on va changer les règles. » Et les règles étaient changées. Comme un « plein le cul » général, à trop voir le monde invalider ses croyances, les histoires qu’elle se racontait, elle avait pigé ses propres invalidations. Et quant à lui, malgré tout l’amour qu’elle ressentait, qu’il aille se faire voir ! Puisse qu’il voulait la paix, elle lui en foutrait une royale. Des mecs, y’en avait pleins. Des femmes comme elle, en revanche, qui assument d’être aussi intense, sans en avoir peur, ça courait pas les rues, ni les champs. Elle n’en avait jamais croisé en tout cas de loin comme de près. Mais… c’était de sa faute tout ce qsu’il s’était passé. Elle s’était traitée elle-même comme une femme au rabais, alors, c’est ce que lui reflétais sa réalité. Aussi… elle avait récupéré sa couronne et son piédestal, elle valait de l’or désormais. Elle était l’or.
Fabienne en était donc là, sur sa moto, en ce début de mois de juin, sillonnant les virages de sa route de campagne au guidon de sa Honda Shadow, en vision psychédélique. Après cette rendue à la librairie pour acheter les cadeaux d’anniversaire de sa sœur et de sa mère, elle se rendit en ville. Après de long mois d’isolements, il était temps de se montrer, de ne plus avoir peur du monde, car le monde était elle, et elle n’avait plus à avoir peur d’elle. Sitôt la béquille de la Shadow posée, elle reçut un appel de son pote Eliott. Ils se connaissaient du lycée, s’était perdu de vue puis s’était retrouvés. C’était le début de l’apprentissage de Fabienne sur la reprise de son pouvoir de créatrice. Elle avait marqué sur un papier, comme pour jouer « Je suis contactée via Facebook par une personne que je n’ai pas vu depuis très longtemps ». Quelques semaines après, Eliott lui avait écrit via le réseau bleu, après vingt piges de séparation. Eliott était un bel homme, avec de beaux cheveux blond platine et des yeux particuliers, entre le marron et le vert clair. Il aimait les films de genre, le sexe et discuter calmement. Ils étaient sortis ensemble, un peu, aux retrouvailles, lors d’un jour de l’an mémorable. Mais ça ne l’avait pas fait. C’était encore au temps où Fabienne ressentait Émilien en elle, avant qu’elle ne coupe tout aussi… se faire pilonner par un gars alors qu’on pense à un autre, c’est sale, même si elle avait cru un moment être passée à autre chose. Elle avait rompu, ils étaient restés amis, c’était même mieux ainsi.
« Alors, beauté fatale, tu deviens quoi ?
– C’est drôle que tu me dises ça, ça fait deux jours que je me répète que je suis une bombe, que je suis incroyable et que j’ai un charisme de dingue !
– Ça va les chevilles ?
– Il faut bien se saucer soi-même, sinon qui le fera ?
– T’as raison, tu le mérites et en plus, c’est vrai que t’es une bombe et que t’as un charisme de fou. Je te l’ai toujours dit.
– Ça va toi ? Tu veux qu’on se voit ce soir, t’es dispo ?
– Non, je vais voir ma meuf, et demain je me lève tôt pour bosser, et après je doit aller au Code. J’espère l’avoir ce foutu permis.
– Tu l’as déjà.
– Ah oui… c’est vrai.
– Bon, allez, des bisous ma poule, je t’embrasse. La bise à ta meuf. »
Son casque à la main, Fabienne alla s’étendre un instant à l’ombre d’un arbre dans le jardin du Couvent des Cordelier. Un sourire désormais permanent éblouissant son visage, elle se laissa un instant caresser par le vent, dans la validation de ses rêves. Sans plus chercher à savoir comment, avec quelle logique, ils pourraient se réaliser. Ils étaient déjà là, le reste n’était pas de son ressort.
C’était la fête en ville ce soir, la Saint Pancrace. Fabienne l’ignorait, mais, comme dans sa nouvelle réalité elle passait les meilleurs moments de sa vie, ce fût une agréable surprise. Après le défilé, elle alla se prendre un verre dans un bar, un demi pêche. Elle qui avait tant maigri lors de sa « nuit noire », comme elle l’appelait, simplement par la pensée, avait modifié son corps, elle avait pris des fesses, des seins, se sentait à l’aise, son visage avait rajeuni. Ce jour-là elle portait un pantalon rose, elle qui avant ne portait que du terne, avait switcher, balancer beaucoup d’affaires. Autant ne porter que des fringues qui nous font nous sentir bien. Son compte en banque était en négatif de plusieurs centaines d’euros, mais elle n’en faisait pas cas. « Rien à faire, je suis riche ». À peine c’était elle répété cette phrase deux ou trois fois qu’une notification de sa banque arriva : Vous venez de recevoir un virement immédiat. Voilà qui était fait, autant kiffer la soirée !
Tout en savourant son verre, Fabienne aperçu cet homme un peu plus loin. Les cheveux châtains en bataille, des yeux bleu perçants, de taille moyenne. Il portait un Perfecto marron qu’il semblait avoir du vécu et un casque de moto était posé sur le siège à côté de lui. L’homme était seul, mais souriait. « Il est beau qu’elle se dit, je vais le manifester ». Aussitôt, toutes les pensées pourries venant de ses anciennes croyances dévalorisantes à propos des hommes, et de son incapacité à séduire refirent surface. Fabienne les regarda, tranquillement. « I don’t care, je l’ai déjà ». Et à l’intérieur d’elle, elle activa le fait que c’était déjà fait, cet homme était à elle. Peu importe quand, peu importe comment, c’était déjà fait. C’était comme hacker son cerveau. Avant, elle se servait de son mental pour la logistique, organiser, prévoir, manipuler, par flip du futur, souvent. Maintenant, elle se servait de son esprit, quotidiennement, pour deux choses : Donner des ordres, valider ses souhaits réalisés et faire des tâches quotidiennes, comme préparer à manger et s’occuper de sa moto ou de Daryl, son chien, un beauceron adoré qui, elle le savait, était en train de l’attendre, là, au milieu de la route, bloquant la rue. Cette vision la fît sourire.
L’homme avec le perfecto se leva, passant devant elle et lui sourit tout en s’éloignant. Fabienne lui rendit son sourire. Elle le regarda marcher, un belle allure. « P’tit cul va ! »
Un concert sur la place débuta dans la soirée. Fabienne, d’ordinaire assez réservée, se lâcha se soir-là. Elle dansa comme une folle. Les chansons parlaient d’elle. De son moment présent.
Je vais, je viens, ce monde et le mien.
Je m’en fous, je veux faire le rock, musique moderne, populaire
Donne moi ton corps baby, ton corps baby hey
Donne moi ton bon vieux funk
Ton rock baby, ta soul baby
Chante avec moi je veux une femme like you
Et puis je sais pas ce qui se passe
Tu as ce regard dans la face
Qui me ramène à la case départ là où j’suis parti,
Me ramène à la soirée du bar quand on est sortis
Et c’est cette même complicité qui s’installe
Quand ta voix croise la mienne
Que j’ai ta soul dans mes veines
Fabienne aimait les chansons pour les paroles, même débiles, même légères. Les mots, pour elle, avaient toujours eux un grand impact. Souvent, ils l’avaient tuée. Aujourd’hui, elle ne les employait qu’à se faire du bien.
À l’entracte, il y eu un magnifique feu d’artifice, sur les toits de la cathédrale, juste devant ses yeux, rien que pour elle. Fabienne souriait, son cœur rayonnait. À un moment, la soirée bien avancée, morte de soif, elle retourna au bar et commanda un Coca. Il n’était plus l’heure de boire autre chose. Les deux chansons suivantes, alors qu’elle se tenait à l’écart de la scène, la firent mourir de rire : les yeux d’Émilen et Laurent. Les deux hommes importants de sa vie. L’un en vrai, l’autre de son roman. Elle leva son verre, le bu, et se dirigea vers sa moto, il était temps de rentrer, c’était une merveilleuse soirée. Sur le chemin du retour, elle se gara en haut de la colline des Mourres et prit le temps de contempler les étoiles durant cette nuit sans lune. Puis elle reprit la route vers sa maison. Daryl, là où elle le pensait, l’attendait.
Le lendemain, son père l’appela. Il était venu du sud-ouest en camping-car, avec sa compagne, et se retrouvait dans le coin. Il voulait la voir, rendez-vous à la pizzeria du coin. Fabienne appréhenda quelques instant cette rencontre. Son père… y’avait des croyances, il la déclenchait souvent. C’était pas méchant de sa part mais, il ne faisait jamais de compliment, pointait toujours les manques : le boulot, sa consommation de cigarette, son langage, ect… Encore une fois, elle redirigea ses pensées, en conscience. Je passe une merveilleuse soirée avec mon père, il me complimente et on s’amuse bien.
À peine la moto arrêtée que la phrase fusa : « Elle est sale ta moto, tu devrais en prendre plus soin ». Fabienne sourie, dans sa tête : Je n’ai rien entendu, cette phrase n’existe pas, il vient de me dire que je suis superbe. Et elle se répéta cela en boucle et en boucle et en boucle. Et… comme par miracle, la phrase suivante sortant de la bouche de son père : « Tu es magnifique ma fille, ça fais plaisir à voir ».
Les pizzas étaient bonnes, et vint le moment du désert. Fabienne, elle, n’était pas trop désert. Son père eu l’idée d’une glace. Et là, ça a fait tilt dans son cerveau. Il y avait quelques jours, elle avait dit qu’elle allait se faire offrir une glace au citron, c’était donc le moment ! Tout en mangeant la glace, alimentant son dialogue intérieur malgré les quelques remarques parfois désobligeante de son père, il y eut ce moment de bascule, où il se mit à raconter un de ces souvenir d’armée. C’était la première fois qu’il faisait ça. Et… c’était la première fois qu’elle voyait son père partir dans un tel éclat de rire, à en avoir des larmes. Cela l’ému énormément. « Qu’est-ce qu’il est beau mon père ! Quel homme ! »
« Je t’aime Papa. »
Elle ne lui avait jamais dit, jamais comme ça, gratuitement, pour rien. D’habitude, les « je t’aime », dans la famille, venaient avec les moments de malheur. « Je t’aime aussi ma fille, viens dans mes bras ». C’était la première fois aussi qu’il lui disait ça, ainsi, comme ça. Alors il se leva et l’embrassa. Et à cet instant Fabienne su que quelque chose avait changé : Dans ce monde – dans ses croyances – les êtres humains, planquées derrières leurs écrans, passaient leur temps à intellectualiser leurs émotions au lieu de les vivre. On préfère se planquer par trouille derrière du blabla au lieu d’assumer le désir de vouloir prendre quelqu’un dans ses bras, de dire : « je vais mal, j’ai peur, je doute, serre-moi et dis-moi que tu m’aimes ». Là, de voir cette ancienne croyance voler en éclat, Fabienne en pleura de joie.
C’est le lendemain qu’elle revit l’homme, alors qu’elle allait faire trois courses à la superette du coin. Il l’aborda :
« Excusez-moi, c’est bien vous qui étiez à la fête la dernière fois ?
– Oui.
– Ce n’est pas dans mes habitudes de faire ça mais… ça vous direz d’aller boire un verre un de ces quatre, histoire de faire connaissance ?
– Ouais.
– Super, cool. Voici mon numéro. À propos, je m’appelle Émilien, et vous ?
– Fabienne. Je m’appelle Fabienne.
– Vous êtes incroyable Fabienne, vous avez un charisme de dingue ! À très bientôt alors. Bonne journée. »
Elle n’en revenait pas d’à quel point c’était facile ! Manifestation réussie ! La vie… Surexcitée, elle appela Éliott dans la foulée « Putain ! T’imagines même pas ce qu’il vient de se passer ! »

